Louis et la Résistance

 
 
Louis n’ayant pas laissé de textes ou de témoignage sur son activité entre 1942 et aout 1944, et n’ayant pas voulu ou pu se faire enregistrer comme résistant à la fin de la guerre, voilà ci-après des documents, textes, articles, témoignages (non exhaustifs) sur cette période (recherches par Monique et Jean-Marc).


                                         A. Louis : « Mon ami Jean MOULIN ».

- Article de 2 pages pleines, paru en juin 1997 dans « l’Impartial de Romans ». Louis (il signe Louis-Auguste - car il a un homonyme à Romans- pour France Libre) fait paraitre un texte dans lequel il dit avoir été l’ami de Jean Moulin en 1942. Le journal n’a pas fait d’interview et a pris son texte tel quel.


Ci-dessous, reproduction des paragraphes dans lequel Louis relate ce qui serait sa relation directe avec J Moulin. Les autres paragraphes non reproduits retracent la vie et l’action de Jean Moulin.

« 1942- le 1° janvier- J Moulin est parachuté en Provence. Morandat est parachuté peu après, c’est mon premier contact. Il parle beaucoup, se dit de la région. Vendeur aux Nouvelles Galeries à Chambéry avant la guerre. Mais nous entrons dans une période où il faut ouvrir l’oreille et l’oeil, se méfier même de ses amis. Il va avoir des ennuis, changera souvent d’affectation. Il est renvoyé à Londres…. « Je te présente le patron » : J. Moulin m’est présenté par Guy, un gars pas facile qui n’admettait pas que l’on puisse lui poser des questions. Il s’avance vers moi, je le dévisage. Automatiquement, ma main droite se lève et je déclare : je ne demande rien ni galons, ni décorations, ni argent, ni honneur mais j’accepte la mort. Aussitôt, deux bras m’entourent et me serrent fort. Une tête repose sur mon épaule : nous avons la même taille, 1,67m. Je vois Guy en face de moi, cramoisi, qui s’écrie : mais c’est pas le patron, c’est le grand patron ! Pour moi, quelle différence ? Je ne reverrai plus Guy. Qui était-il ? Comme beaucoup d’autres, un inconnu ! Ce nouveau patron, je ne saurai son vrai nom que beaucoup plus tard. Jean Moulin. Il est tout simple. Il a l’air de bien me connaître, il me parle un peu de lui mais pas du tout de travail. Ce sera pour plus tard. A sa deuxième visite, je le vois arriver le pas alerte, l’air heureux. Il m’annonce une grande nouvelle : « ça y est, le débarquement se prépare... »

« Vercors, sujet brulant. Nouvelle visite avec un grand beau jeune homme. «Je vous présente un compatriote ; il est chargé des parachutages ».C’est donc Bruno Larat. Il est peu bavard. Je vais en profiter pour parler Vercors : je ne savais pas que c’était un sujet brulant ! Les alliés US ne veulent pas entendre parler de maquis forteresse »…

« Avril 43 : nous travaillons sur des hypothèses. C’est pour le printemps 44 bien sur…Notre armée progresse depuis le sud. L’allemand doit reculer. Mais il y a l’Isère. Les ponts étant détruits, l’ennemi se trouve acculé. Grace à l’action massive de l’aviation, on voit, un peu vite, cette armée allemande détruite. Nous nous quittons heureux. Le soir je repense au problème. Nous avons oublié un élément de taille. Il y a la population civile : destruction partielle de Valence, à peu près totale de Bourg de Péage et Romans. Combien de morts, plusieurs milliers ? Le temps me dure de revoir le patron. Heureusement, le voilà. Pas de changement à nos plans mais beaucoup plus bas vers la Durance ? C’est non ! L’ennemi ne serait pas assez regroupé. Alors ce sera la Drome, près de Livron. Tout va très vite, les alliés répondent d’accord. Le patron me dit : « l’affaire est réglée ». Les romanais et les péageois l’ont échappé belle ! Merci, Jean Moulin ! »

« Le filet se resserre sur J Moulin. Un rapport de Frenay se retrouve entre les mains de la Gestapo. Frenay se rend en Suisse, il remet à l’OSS (ancêtre CIA) un rapport sur la Résistance en France. Les yeux brillants de J. Moulin deviennent ternes. Son port de tête différend. Il me dit : celui qui va en Suisse est un traitre, je vais être arrêté bientôt. On ne sait que dire. Je lance : ils ne savent pas que tu es le chef. Il se retourne, fait un geste de la main (ce n’était pas dans ses habitudes). C’est un adieu. Que faire ? Il a des amis mieux placés que moi, il s’en sortira. C’est ce que je pense… Alors Caluire, une énigme ? Frenay, Aubry, Hardy, qu’en pensez-vous ? »

« Un piège. 21 juin 1943. Arrestation à Caluire, plusieurs gars debout sur les pédales me crient « C’est foutu, on est cuit, fous le camp, on est grillé ! ». Je reste. A l’heure habituelle, au même emplacement, il y a les 10 jours coutumiers. Nous sommes le jeudi 24. Un petit homme est là, feutre marron usagé enfoncé jusqu’à 1 cm des sourcils. Des yeux gris comme la pierre, le menton en V. Il n’est point tout jeune. Son cache poussière marron lui descend jusqu’à 20 cms du sol, alors qu’il fait chaud. Je ne verrai jamais ses mains qui sont dans ses poches. Son voisin commence : « La Résistance continue ». Je n’écoute pas la suite, c’est un piège ! Souvent nous avons parlé avec le patron de situations semblables. Nous sommes assez bien préparés. Mon propos donne à peu près ceci : « la Résistance vous y croyez vous, moi je n’y crois plus. Il y a trop de petits chefs. Les grands chefs sont en Suisse, ils mènent la belle vie ! ». Il y aura bien une chasse à l’homme en Suisse qui ne donnera rien. Mon client est attentif. Je passe au point important et je suis très affirmatif « j’annonce une forte attaque par mer vers Perpignan, en vue de couper l’Espagne et plus tard rejoindre Bordeaux. Résultat : la 11° Panzer qui va disposer aussi du fameux tigre (char blindé allemand) ne bougera pas du Roussillon jusqu’au 15 aout ! J’annonce le gros du débarquement entre Royan et Nantes, il est imminent ».

« Pour finir, une confidence, un « secret » : il y aurait des tractations entre certains allemands et des américains pour continuer la lutte contre les Russes. Et mon client, c’est Barbie, entrera au service des américains. Je suis assez content d’avoir brouillé les cartes ! Je souhaite qu’à Lyon ils en fassent autant. Mais le vendredi 25, le chef sera découvert. Quelqu’un a parlé ! »

« Le Vercors abandonné. Me trouvant vers le 10 juin 44 avec les maquis de l’Ain je pense à J Moulin : « lorsque je ne serai plus là, le seul qui puisse t’aider c’est le patron de l’Ain ; il est bien vu par les alliés, pour eux c’est le Tito français ». J’ai été remarqué. J’en profite. Le bagnard » (sic) va s’en occuper. Je le suis. Ils seront bientôt 8 à 10 à tourner près de moi, même taille, même habillement. La tête tournée de coté, je ne puis les voir. On ne veut pas que je sache qui est le chef (l’Ain a toujours pris beaucoup de précautions). Qu’importe ! Je déclare assez haut : au Vercors, ils sont près de 3000, ils n’ont rien, ils vont être saignés comme des lapins, il faut faire quelque chose et vite ! Je recommence en détachant bien les mots. De toute façon, on a entendu. Je me souviens que J Moulin aurait voulu que le patron de l’Ain soit en quelque sorte le super patron de toute la RI. »

« Ayant évoqué cette belle figure de Jean Moulin, je voudrais terminer par cette phrase du général de Lattre, qui savait et voulait me voir « j’aurai aimé être Jean Moulin »



- Article d’une page paru en juin 1999 dans « l’Impartial de Romans », dans les mêmes conditions que le précédent.






-Ci dessous, reproduction des paragraphes dans lequel Louis relate ce qui serait sa relation directe avec Jean Moulin.

« Retour : Le grand patron m’avait été présenté par Mannès, et Bruno Larat me sera présenté par Jean Moulin. Tous deux sont des amis inséparables. »
« Il a sauvé Romans. J Moulin a sauvé Romans-Bourg de Péage d’une destruction totale, c’est à peu près certain. Nous sommes en avril 1943 et savons que le débarquement est pour le printemps 44. Je persuade Jean Moulin qu’il y aura un débarquement en Méditerranée et que les allemands après de lourdes pertes dues à l’aviation vont reculer mais en bon ordre. L’Isère forme un barrage et le choc va se situer là. Il me suit. On a déjà vu l’aviation US en action, on sait que la précision n’est pas son point fort. Il faut s’attendre à un désastre pour la population civile. Alors il faut déplacer ce centre plus bas, ce sera la Drome et le pont de Livron. Lorsqu’il réfléchit, J Moulin parle peu mais 10 jours plus tard, il me dit « pour votre affaire, les américains sont d’accord ». Merci à J Moulin. »

« Hommage à B Larat : ayant connu ensemble J Moulin et B Larat, il ne serait pas normal d’oublier ce jeune romanais. Né en 1916, arrêté à Caluire le 21 juin 43, transféré à Montluc puis déporté à Buchenwald puis Dora où il mourra. Romanais, souvenez vous de ce « cadeau des dieux ".

                             
                                      B. Les documents, livres, textes et témoignages…

Geneviève : « Louis m’avait dit plus tard que J Moulin (sous son pseudo Rex) est venu à Triors en voiture, plusieurs fois, et accompagné par un 2° homme, pour le rencontrer » ».

Ses frères et soeur (témoignages recueillis en septembre et octobre 2009) sur sa relation éventuelle avec J Moulin. Etienne : « je n’y crois pas ». Paul: « j’ai lu les articles du journal. Louis n’a jamais rien dit ». Guitte : « Louis n’a jamais beaucoup parlé de la Résistance. J’ai
habité Triors pendant toute la Guerre, je n’ai rien remarqué ». François : « Je ne me souviens pas de l’année de cet incident qui se situe sans doute à la fin de la guerre, mais Louis s’était heurté à un gars qu’il connaissait et qui s’était proclamé lieutenant des FFI. Il lui avait arraché ses galons en ajoutant tu ne sais même pas lire ».

Louis n’avait jamais évoqué cette période de sa vie avec ses enfants. Ses premières allusions remontent au moment du procès K. Barbie (voir glossaire) en 1983 où il déclare qu’il sait qui a trahit Jean Moulin, ce qui nous a surpris. A notre question, il répond qu’il a connu Jean Moulin. Mais ce sera impossible de lui en faire dire plus. Chacune de nos tentatives dans le temps sera détournée sur un autre sujet.                                                                                                        Nous avons alors contacté d'anciens résistants et lu de nombreux ouvrages se rapportant à cette période.

Jean Besset (Rhin et Danube de Romans), communication avec Monique en octobre 2009 : « Quand votre papa est venu à Romans et a rejoint la section Rhin et Danube, il nous a dit qu’il avait été le correspondant de J. Moulin pour Romans. On l’a cru sur parole. Je me souviens des articles parus dans la presse locale. France Libre, c’est l’appellation réservée à ceux qui étaient à Londres ou en Afrique du Nord, ce qui n’est pas le cas de votre papa. Sur la notice à remplir pour Rhin et Danube, il avait écrit au bas de la page « Caluire».

« Drome Nord Terre d’Asile et de Révolte 1940-1944 » (livre paru en 1993, Editions Peuple Libre). Les 5 compagnies de maquisards concernées, regroupant un peu plus de 1000 résistants recensés, font l’objet d’une analyse. Aucune allusion à J. Moulin dans l’organisation de la Résistance dans ou autour de Romans. Louis n’est pas cité parmi les 1000 mais le livre précise que tous les noms ne sont pas connus et que certains sont restés anonymes ; cependant tous ceux qui ont assumé des responsabilités sont cités.

Alain Coustaury (historien, chef du projet Cdrom « La Résistance dans la Drome-Vercors, habite Triors), courriel du 6 octobre 2009 : « Je n'ai pas de renseignement sur l'action de votre père. Je transmets votre demande à toute l'équipe qui a réalisé le Cdrom. Le travail que nous avons effectué est loin d'être exhaustif ! ». Courriel du 14 octobre 2009: « Bonjour, les membres de l'équipe que j'ai contactés m'ont fait part de leur remarque au sujet de votre père. Aucun n'a de renseignement sur lui. Il leur est inconnu. Pouvez-vous préciser l'état de vos recherches sur sa fonction et son travail à l'IGN ? »

Cdrom « Résistance dans la Drome-Vercors » (AERD 2007). Il n’y a pas d’indication sur la venue de J. Moulin dans la Drome. Les différents organigrammes de la Résistance Drômoise ne font pas de référence à un correspondant attitré de J. Moulin pour Romans. Ce Cdrom recense plus de 5500 résistants. Morandat et Manhes ne sont pas cités non plus.

« Les années noires, 2° guerre mondiale, Romans » de Jeanne Deval, édité par Deval, 1985. Page 132: « personnellement je ne connaissais que les principaux recruteurs. Quant aux hommes, je n’avais que leurs noms. Je n’avais qu’une seule liste des hommes, nous en avions besoin pour faire reconnaître leur participation à la résistance et les garantir en cas d’accident ».Page 201 : « Roger Raoux, dit Morgan, responsable de Romans, avait pris contact le 21 aout 44 avec les éléments avancés des divisions américaines arrivées à Crest. Il se présentait au colonel, lequel déployait une carte, mesurait les distances et déclarait que les éléments allemands de Romans seraient réduits le lendemain par l’artillerie et l’aviation américaines. Morgan ne voulait pas, il ne pouvait pas accepter que la population romanaise souffre et que la ville risque d’être rasée. Il donnait donc l’assurance que le lendemain les FFI seraient maîtres de la ville ».

Thèse Patrick Martin (novembre 2001) : « la Résistance dans la Drome 1940-1944 ». Pas de mention de Louis dans les 6128 entrées nominatives, dont 722 pseudos. Le nombre total d’hommes en rapport avec la Résistance peut être estimé entre 6500 et 8500 (répertoire des noms de résistants dans la Drome). Page 108 : « Valence est un lieu de rencontre pour les chefs de la Résistance. Le 15/12/1941, Astier de la Vigerie et Frenay y rencontraient La Laurencie. En janvier1942, Yvon Morandat y rencontrât Jean Moulin, chez un banquier dont il a oublié le nom ».

« Jean Moulin », par Laure Moulin, édité par Presses de la Cité en 1982. Laure Moulin, soeur ainée de Jean, ne fait aucune référence à des vacances que la famille Moulin aurait passées à Clérieux. Elle ne fait aucune allusion à des relais que son frère aurait eu dans la Drome. Elle confirme que ses contacts étaient des hauts fonctionnaires rencontrés pendant sa carrière, des militaires, des chefs de réseau, des agents de liaison passés par Londres. Page 360 : « les prisonniers sont conduits dans la salle à manger. Barbié arrache un pied de la table Henri II, s’en sert comme d’une matraque… Il s’acharne sur Aubry et le nargue : alors quoi, Thomas, ça ne va pas ? Tu étais plus gai hier. Tu ne te rappelles pas ? Hier, au pont Morand, je lisais mon journal à coté de Didot, sur le banc ! En effet, la veille, Aubry (Thomas) et Hardy (Didot) s’étaient donné rendez vous sur ce pont et Aubry avait vu un homme avec un veston de cuir, un feutre noir rabattu sur les yeux, un journal largement étalé devant lui. Soudain la vision de cet homme se précise et il reconnait Barbié ! ».


Pierre Péan : «Vies et morts de Jean Moulin », éditions Fayard 1998. Page 160, rencontre A Labarthe/J Moulin « J’ai senti ses doigts tout chauds serrant les miens, j’ai vu un visage, de beaux yeux noirs. C’était Jean Moulin. Vous êtes maintenant mon ami m’a-t-il dit ». Page 407 : « Dans un rôle fait d’arbitrages patients et de négociations serrées…Jean Moulin sillonne inlassablement la zone Sud en des lieux épars, de réunions clandestines en déambulations faussement fortuites ».

Daniel Cordier : « Alias Caracalla » (livre édité en 2009, Editions Témoins. Gallimard ; Cordier fut le secrétaire de J.Moulin en 1942/1943). II évoque plusieurs fois Morandat, (qui aurait été le premier contact de Louis) ancien de Narvik, agent de liaison chargé de fédérer les syndicats et organisations ouvrières dans le cadre de la Résistance. Cordier voyait J. Moulin tous les jours de 1942 à juin 1943, il gérait son agenda et ses RV, l’accompagnait le samedi et le récupérait le lundi à la gare de Perrache. Il relate que tous les contacts de Jean Moulin sont des responsables des mouvements, des agents de liaison, envoyés de Londres ainsi que G.Bidault qu’il rencontrait tous les jours. Cordier avait son équipe de courriers, agents radio, il ne signale aucun contact avec la Drome. Il précise qu’en septembre 42, J Moulin effectue de nombreux déplacements en province, voyageant de terrain en terrain après des échecs répétés d’opérations aériennes.
Il fait part des difficultés de liaison radio et messagerie avec Londres, il faut plusieurs semaines pour obtenir une réponse.

S’agissant de Manhes, grand ami de J. Moulin et qui lui aurait présenté Louis, il était chargé de coordonner les groupes de résistants de la zone nord.


       
 
                                                 

                                                          La photo mythique de Jean Moulin


Maquisdelain.org : site très exhaustif. 485 maquisards recensés, l’organisation est très bien décrite. Pas de référence aux actions de l’IGN ou du Service Géographique des Armées. Un chapitre sur la bataille de Meximieux, avec cette courte phrase: « Sans omettre de mentionner la course aux ponts de l’Ain entre Américains et Allemands. Grâce à la participation des F.F.I., ils sont sauvés de la destruction, exceptés ceux de Pont-d’Ain et de Chazey ».

Musée Résistance Nantua (Ain), tél du 20 novembre 2009 avec le conservateur Denis Collet : « il y a eu une bataille à Pont d’Ain le 11 juillet 1944, lors de l’attaque allemande sur les ponts. C’est le groupe AS devenu Sidi Brahim qui y a participé. Il y a quelques documents au Musée à ce sujet, prévenez moi avant votre visite ».

Lettre de Mr Peillot, membre des maquis de l’Ain dans la compagnie Sidi Brahim, adressée à Monique en novembre 2009, qui relate les combats dans l'Ain.


Que ce soit dans l'entourage de Jean Moulin ou dans les maquis de l'Ain, pas de trace de Louis...

Notre recherche n'est donc pas terminée, elle se poursuit pour essayer d'approcher au plus près ce qui s'est passé...
 
a      


Mise à jour mai 2010. Obtention de la carte du combattant par Louis. Echange avec les archives départementales du Maine et Loire où Louis avait fait sa demande de carte le 21 mai 1952 (dossier sous la cote 2246W79). Sur la première page du dossier de demande, une question était occultée par la photo de Louis. Interrogé sur le libellé complet de la question, ce service des Archives a fait la réponse suivante par courriel le 8 mars 2010 : « bonjour. La question est "avez-vous participé à la Résistance française ? Cordialement, Jacques Le Naourès».   Louis a répondu « non » à cette question…

                 



Geneviève : « Louis avait été écœuré par le comportement de certains résistants ou collaborateurs après la Guerre et n’avait pas voulu se faire reconnaître comme résistant ». 
 

 
Mise à jour juin 2010. Décorations ou Médailles obtenues par Louis pour la Guerre 1939-1945.
 
Le dossier détenu aux Archives militaires de Pau (courrier du 4 mai 2010) fait part de la remise de la médaille commémorative de la guerre 39-45 avec barrettes « E-V », « Libération », « Allemagne » (décret n° 53.740 du 11/08/1953).

 
De gauche à droite :
-         Croix du combattant volontaire de la guerre de 1939-1945. Remise à Louis en 1984, à Romans. Cette décoration est l'équivalent de celle dont bénéficiaient les combattants de la Première Guerre mondiale. C'est à la demande des associations d'Anciens combattants que l'État fixe par une loi du 4 février 1953 l'attribution de la Croix du combattant volontaire 1939-1945. Médaille : au revers, les dates 1939-1945.
 
-         Croix du combattant. « Ils ont des droits sur nous », phrase célèbre de Georges Clemenceau qui exprime toute la philosophie de cette décoration. Les Poilus de la Grande Guerre ont voulu faire reconnaître, par la nation, un statut particulier à ceux qui avaient participé aux durs combats de 1914-1918. Un décret du 29 janvier 1948 énonça que les dispositions de la loi de 1930 relatives à l'attribution de la carte de combattant et à la Croix du Combattant étaient applicables aux participants de la guerre 1939-1945. Accordée à Louis le
 
-         Médaille Rhin et Danube. Médaille honorifique accordée par l’Association Rhin et Danube aux engagés de la 1° Armée du Général De Lattre. Remise à Louis en 1967 à Chambéry.
 
-         La CROIX DE L’EUROPE est la médaille de la Confédération Européenne des Anciens Combattants (CEAC). La croix du combattant de l'Europe est un insigne honorifique décerné par la Confédération européenne des anciens combattants (association loi de 1901) aux anciens combattants de l'Europe et de leurs alliés qui, n'ayant pas failli à l'honneur de soldat, et soucieux d'éviter aux générations futures les souffrances et les horreurs de la guerre, s'engagent à lutter ensemble pour la construction d'une Europe unie et la défense de la civilisation et de la liberté. Les candidats doivent être titulaires de la carte du combattant ou d'un titre de guerre ou du titre de reconnaissance de la nation. Les associations sont en effet libres de créer et de décerner des médailles. Toutefois celles-ci n'ont pas de valeur officielle et ne sont, en aucun cas, assimilables aux ordres nationaux ni même aux autres décorations officielles françaises. La croix du combattant de l'Europe constitue donc un insigne honorifique de caractère privé, qui peut être porté lors des réunions de l'association mais en aucun cas lors des cérémonies officielles, conformément aux dispositions de l'article 8 du décret du 6 novembre 1920 relatif au port des décorations. Accordée en
 
       

Conclusion des recherches menées par Monique et Jean-Marc : nous n’avons trouvé aucun élément concret concernant la participation de Louis à la Résistance, malgré les nombreux documents consultés, les témoignages et livres lus. Un rôle important, comme celui auprès de Moulin, aurait laissé une trace…Cependant, il est possible qu’il ait participé, peut être retrouverons nous un jour des écrits qu’il aurait laissé ? Quoiqu’il en soit, l’engagement de Louis dans la Première Armée était déjà en soi un acte de bravoure d’une grande valeur.
 

 



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