7.  GLOSSAIRE

                                                                      

-                                                                           Appel 18 juin 1940 :

                               

 

  -Chantier de Jeunesse : L'armistice du 22 juin 1940 ayant supprimé le service militaire obligatoire, les chantiers de jeunesse furent créés comme une sorte de substitut le 30 juillet 1940. Les jeunes hommes de la zone libre et de l'Afrique du Nord française en âge (20 ans) d'accomplir leurs obligations militaires y étaient incorporés pour un stage de six mois. Ils vivaient en camps près de la nature, à la manière du scoutisme, mais avec le volontariat en moins, et accomplissaient des travaux d'intérêt général, notamment forestiers, dans une ambiance militaire. Ils étaient encadrés par des officiers d'active et de réserve, ainsi que par des aspirants formés pendant la guerre de 1939-1940. A partir de 1941 l'obligation des chantiers de jeunesse est étendue à tous les français de zone libre devant accomplir leurs obligations militaires pour 8 mois.  Par ailleurs, aucune "politique" n'était toléré dans les chantiers. Ce qui signifiait l'interdiction de la propagande des partis collaborationnistes et bien sûr des organisations de Résistance, mais aussi l'absence de radios, de débats et autres moyens de communication qui même censurés, auraient permis aux jeunes de suivre l'évolution de la guerre et de la politique du régime, et de se faire une opinion personnelle. Surtout après la guerre, les anciens dirigeants des CJF affirmeront avoir voulu préparer une troupe mobilisable en cas de reprise de la guerre contre l'Allemagne. Cette affirmation paraît très discutable au vu de l'idéologie régnante et des faits. L'historiographie démontre très bien  que dans les faits l'organisation est toujours restée fidèle à Vichy. Seuls des hommes issus des Chantiers se sont engagés dans la Résistance et non pas toute l'organisation. En aucun cas des chefs ont appelé les jeunes à rejoindre la Résistance, bien au contraire.


                         
            

                                                            Photo de Louis à Meaudre (au centre devant)


 

-         K Barbie : En février 1943, Klaus Barbie devient le chef de la Gestapo de la région lyonnaise (troisième officier, par ordre d'importance, au sein du KDS de Lyon). Sous ses ordres, sont torturés et exécutés de nombreux résistants, dont Jean Moulin. Surnommé « le boucher de Lyon », il donne l'ordre d'exécuter de nombreux otages et de déporter des milliers de Juifs à Drancy - étape intermédiaire avant Auschwitz. Parmi ses victimes, se trouvent les 44 enfants d'Izieu raflés le 8 avril 1944. Lors de son procès, il sera en outre et entre autres accusé  d'avoir fait fusiller 22 otages, dont des femmes et des enfants, en représailles d'un attentat sur deux policiers allemands en 1943, d'avoir torturé ou fait torturer au moins une vingtaine de personnes en 1943 et d'en avoir fait fusiller au moins une quarantaine la même année, d'avoir fait fusiller 70 Juifs à Bron et beaucoup d'autres parmi les 120 prisonniers de la prison Montluc exécutés à Saint-Genis-Laval en été 1944. Sous l'identité de « Klaus Altmann », il s’installe en Bolivie. De 1965 à 1967, jusqu'à la mort de Che Guevara dans la jungle bolivienne, il semble qu'il soit de nouveau au service de la CIA.  Après bien des péripéties et des atermoiements, après que le gouvernement français a accordé à la Bolivie une importante aide au développement, Barbie est expulsé vers la France en février 1983 pour avoir obtenu la nationalité bolivienne sous un faux nom. Il est jugé et condamné à la prison (résidence particulière sous surveillance) à perpétuité pour crimes contre l'humanité. Le procès de Klaus Barbie a fait l'objet d'un enregistrement vidéo et a été diffusé par la suite à la télévision. En 1991, à près de 78 ans, il meurt en prison à Lyon des suites d'un cancer.

 - Coteaux-du-Layon : un vignoble qui couvre une superficie de 1 700 hectares au sud-ouest d'Angers. L'aire de production s'étend sur 23 communes. Les vignes sont plantées à flanc de coteau dans le bassin du Layon. Les vins des Coteaux-du-Layon sont des vins blancs moelleux, issus à 100% du raisin récolté manuellement à surmaturité par tries successives. La robe des vins est jaune soutenu à jaune doré pour les vins âgés. Ces vins présentent des arômes caractéristiques de coing, poire et miel. Les vins des Coteaux-du-Layon présentent une bonne garde en bouteille. Les meilleurs millésimes peuvent se garder 20 ans et plus (à vérifier dans les caves des uns et des autres !)
                             

                                                                          Photo 2006/JMD

- Francisque Gay est un homme politique français (1885-1963). Il fut également éditeur. Il rencontre Marc Sangnier et devient l'un des chefs de la démocratie chrétienne. En 1924, il fonde La Vie catholique, et en 1932 le quotidien L'Aube. Sa maison d'édition, Bloud & Gay, est un centre de résistance au nazisme. À la Libération, il est l'un des fondateurs du MRP. Il siège à l'Assemblée consultative et aux deux Assemblées constituantes. De 1946 à 1951, il est député de Paris. Il supportait mal l'hostilité du MRP à l'égard de Mendès France. Il ne partageait pas la politique conservatrice de son parti en matière coloniale. C'était l'un des proches du général de Gaulle.

  • Frère de lait de Joséphine Forel épouse Bossan (voir lettre chapitre Joséphine).
  • Ministre d'État du général De Gaulle (du 21 novembre 1945 au 26 janvier 1946)
  • Vice-Président du Conseil du gouvernement Félix Gouin (du 26 janvier au 24 juin 1946)
  • Ministre d'État du gouvernement Georges Bidault  (du 24 juin au 16 décembre 1946)
  •                                      

  -Heinkel : Heinkel Flugzeugwerke était une entreprise de fabrication d'avions allemande fondée par Ernst Heinkel. L'entreprise s'installa à Warnemünde en 1922 alors que les restrictions imposées par le traité de Versailles sur l'aviation allemande se relâchaient.. La compagnie Heinkel est plus particulièrement associée aux avions utilisés par la Luftwaffe durant la Seconde Guerre mondiale. Cela commença avec l'adaptation du Heinkel HE 70 et en particulier du Heinkel 111 afin qu'ils puissent être utilisés comme bombardiers. Dans ce rôle,  HE 111 devint une valeur sûre de la Luftwaffe.

 

    -IGN (Institut Géographique National) a été créé par décret le 27 juin 1940 et a succédé au Service géographique de l'Armée (SGA), fondé en 1887 et dissout en 1940.Le général Louis Hurault est le premier directeur de l'IGN. Ce dernier négocie les statuts et tente, en vain, de récupérer le matériel saisi par les Allemands. Une loi est signée le 14 septembre 1940 afin de définir les fonctions de l'IGN. Ses décrets mettent notamment en place l'École nationale des sciences géographiques afin de former des ingénieurs cartographes. Pendant la Seconde Guerre mondiale, l'IGN devint  fameuse pour ses faussaires. Les cartographes sont en effet experts en calligraphie et le matériel nécessaire à la production de faux papiers était disponible à l'Institut. Certains ingénieurs de l'IGN étaient en contact avec les services de renseignements alliés basés à Londres. Ils font notamment parvenir clandestinement à Londres un jeu complet de cartes couvrant la France et l'Afrique du Nord afin de remplacer le fonds détruit dans un bombardement. De plus, les agents de l'IGN participent activement à la résistance armée à partir du printemps 1943. Plusieurs agents sont fusillés par les Allemands ou meurent au combat. Entre septembre 1944 et le 8 mai 1945, l'IGN se met au service du gouvernement provisoire et une grande partie de son personnel et de ses moyens se transforment en « Service géographique militaire ». À la fin de la guerre, l'IGN reçoit les remerciements du général Bradley et du général Eisenhower.
 
-Mandrin : : Louis Mandrin, né en 1725 à Saint-Étienne-de-Saint-Geoirs et mort en 1755 à Valence, est un célèbre « brigand » dauphinois de l'Ancien Régime. Les fermiers généraux sont alors honnis par la population. Ils prélèvent les taxes sur les marchandises (la plus connue est la gabelle, la taxe sur le sel). Le système d'affermage de la collecte des taxes entraîne d'énormes abus. Les fermiers généraux accumulent des richesses incroyables en ne reversant au Roi que le montant convenu, parfois le quart des taxes qu'ils prélèvent. Mandrin entre dans une bande de faux-sauniers qui fait de la contrebande, en particulier de tabac, entre les cantons suisses, Genève, la France et les États de Savoie, alors souverains. Il en devient vite le chef. Il a 300 personnes sous ses ordres et organise sa bande comme un véritable régiment militaire. C'est en Savoie (duché faisant partie, à l'époque, du Royaume de Sardaigne) qu'il a ses dépôts d'armes et de marchandises, se pensant ainsi hors d'atteinte des Français. Durant l'année 1754, il organise six campagnes. Ne s'attaquant qu'aux impopulaires fermiers généraux, il reçoit rapidement le soutien de la population. Il se réfugiait en Savoie près de St Genix à Rochefort où reste une aile de son château. Les fermiers généraux décident alors de pénétrer illégalement dans le territoire du Duché en déguisant 500 hommes en paysans. Ils arrêtent Mandrin à la ferme fortifiée de Rochefort grâce à la trahison de deux des siens. Lorsque le Roi Charles-Emmanuel III de Sardaigne apprend cette intrusion sur son territoire, il exige la restitution du prisonnier à Louis XV qui s'exécute. Mais les fermiers généraux, pressés d'en finir avec Mandrin, accélèrent son procès et son exécution. Il est jugé puis roué vif à Valence le 26 mai 1755, devant 6 000 curieux, sans que le supplice lui arrache un cri.  L'homme est mort, mais c'est alors le début de la légende du bandit justicier qui a lutté contre l'iniquité des taxes de l'Ancien Régime. Elle est portée dans tout le pays par une chanson, la Complainte de Mandrin (chantée par Yves Montand et les jeunes de la famille en colonies de vacances).
Aout 2009 : article du Dauphiné relatant la découverte de sa tombe à Valence.

                                                                                     
Visite du repaire de Mandrin à St Genix sur Guiers:"www.repaire-mandrin.fr"

 

- Narvik : les Alliés et les Allemands s'intéressaient de près au port le plus septentrional de la Norvège : Narvik, toujours libre de glaces, et qui assurait le transit du minerai de fer Suédois de Kiruna, que l'Allemagne utilisait pour son industrie d'armement. Les 13 et 14 mai 1940, la 13ème demi-brigade de la Légion étrangère réussit à prendre les hauteurs de Bjerkvik, puis elle fit sa jonction avec les chasseurs alpins et les Norvégiens qui arrivaient du nord, ainsi qu'avec les Polonais qui progressaient le long du fjord. Cette bataille de Narvik fut la seule victoire remportée par l'armée Française pendant toute la campagne de 1939-1940. 

- Le Nouvelliste était un journal quotidien français, d'origine lyonnaise, fondé en 1882 et publié jusqu'à la Libération. Il reparu quelques années plus tard et sa publication cessa en 1962. Journal auquel Cyrille-Eloi Tardy était abonné. « Pendant la guerre c’est le seul quotidien dans la Région. Organe de la droite, il prêche chaque jour la collaboration. A longueur de colonnes, il insulte la Résistance (source : maquis de l’Ain) ».

- STO : En 1943, les Chantiers deviennent un piège pour des milliers de jeunes gens astreints au Service du travail obligatoire (STO). Nombre d'entre eux (plus de 16 000) sont envoyés en Allemagne par groupements entiers avec le concours des chefs des Chantiers. Ce concours est établi tant par les faits et les témoignages que par leurs instructions secrètes, conservées aux Archives nationales [cote F60 1452 p.ex.]. Des milliers de jeunes, au moment de leur démobilisation des chantiers, passèrent sans transition au STO en Allemagne, après avoir été conduits dans des camps de transit préparés par la direction des Chantiers à Limoges, Pont-de-Claix et Avignon. De nombreux jeunes s'enfuirent à temps des Chantiers. Plusieurs anciens des chantiers rejoignirent la Résistance, certains passèrent en Afrique du Nord. Les stocks de vivres et de vêtements des Chantiers devinrent une proie classique pour les maquis en manque de tout. De multiples coups de main, bénéficiant parfois de complicités dans la place, permirent aux maquisards de faire main-basse sur ces dépôts - ce qui explique que sur nombre de photos, des maquisards soient habillés en uniformes des chantiers, certes non prévus au départ pour leur servir !

         Geneviève : « j’ai entendu Laval à la radio dire que toute la classe 1942 devait partir au STO, sans exception. J’ai vu mon frère Emile partir sur son vélo pour la gare et l’Allemagne ».  

       Livre « Les Années Noires » de Jeanne Deval, éditions Deval, 1985, page 92 « le 22 juin 1942, P. Laval dans un discours radiodiffusé déclare : je sais que ce n’est pas en vain que l’on fait appel à la raison et à la générosité des ouvriers. C’est d’eux que va dépendre désormais le sort des nos prisonniers. Le labeur de nos ouvriers contre la libération de nos prisonniers. Trois ouvriers pour l’Allemagne libère un prisonnier ».

   -SEITA : la Société d'exploitation industrielle des tabacs et allumettes, surtout connue sous son acronyme Seita, était un groupe français du secteur du tabac. Cette ancienne entreprise publique fut fondée en 1926, sous la présidence de Raymond Poincaré et sous le nom de "Service Exploitation Industriel du Tabac" (SEIT). Il reprenait les attributions du monopole des tabacs rétabli en 1811 par Napoléon Ier. En 1935, le service absorbe le monopole des allumettes, exploité alors par une régie d'état et devient ainsi la SEITA. Celle-ci contrôlera alors 22 Manufactures des tabacs réparties sur l'ensemble du territoire national, avec une école nationale à Bergerac (où Louis fera plusieurs stages tout au long de sa carrière).

                                         Promotion 1947 de la SEITA. Louis est au 2° rang, 1° à gauche.

Les réformes de
1959 et 1961 lui confère la qualité d'Établissement public à caractère industriel et commercial. En 1995, la Seita est privatisée.

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