HISTOIRE d’ALPHABETISATION (ajout 2010)

Les actes d’Etat-Civil de naissances, baptêmes, mariages et décès de nos aïeux se terminent le plus souvent par la formule suivante « de ce que requis pour signer, les déclarants ne le font pour ne pas savoir ». En clair, la plupart d’entre eux ne savait pas écrire dans les années 1700 et première moitié 1800. Etait ce une généralité dans la population française de cette époque ?


 
 

Illustration à partir de fiches d'Etat-Civil de notre collection familiale.



Le livre d’Emmanuel Todd « Après la Démocratie », éditions Gallimard, 2008, apporte les réponses à cette question (merci à Karine pour la source).
Page 53 : « sur la base des signatures au mariage, le taux d’alphabétisation des jeunes adultes était en France en 1686-1690, de 29% pour les hommes et de 14% pour les femmes. En 1786-1790, au moment du déclanchement de la Révolution, les hommes étaient à 47%, les femmes à 27%. Au lendemain de la Commune de Paris, en 1871-1875, la proportion des hommes sachant signer s’élevait à 78%, celle des femmes à 66% ».

Page 54 : « le recensement de 1911 permet d’évaluer le pourcentage d’illettrés parmi les hommes et les femmes qui avaient entre 20 et 24 ans en 1881. Il donne un taux d’alphabétisation plus élevé que ne le suggéraient les signatures des actes de mariage : 86% pour les hommes et 79% pour les femmes. En 1911, le taux d’alphabétisation à 20-24 ans était de 96% pour les deux sexes. En fait, dès cette date, le niveau éducatif des femmes dépassait légèrement celui des hommes… »… « le gros du mouvement s’est effectué avant que l’Etat ne légifère. L’instruction obligatoire est décidée par la III° République en 1882, à un moment où l’essentiel de l’alphabétisation est déjà réalisée. Au vu des courbes, Guizot apparait plus important que Ferry…L’invention de l’imprimerie et la réforme protestante donnèrent, à l’échelle européenne, un double coup d’accélérateur ».

 
Page 55 : « Jusqu’au lendemain de la seconde guerre mondiale, le lycée resta un privilège bourgeois, fermé aux masses. Le taux de scolarisation en sixième bougea à peine entre les deux guerres : de 4,6% en 1925 à, 6,4% en 1938. Le taux d’obtention du baccalauréat par classe d’âge passa de 1% en 1881 à 1,1% en 1911, à 1,6% en 1926 et à 2,7% en 1936 ».

 
Page 56 : « le choc de la Seconde Guerre Mondiale relance la société. La proportion d’une classe d’âge obtenant le baccalauréat passa d’un peu moins de 5% en 1950 à 33% vers 1995. Le nombre d’étudiants s’élève de 200 000 en 1950 à 850 000 en 1970, 1 175 000 en 1980, 1 717 000 en 1990 et atteint 2 179 000 en 1995. Il entre en stagnation par la suite »





     AUTRES CHANGEMENTS VECUS PAR NOS PLUS ANCIENS ANCETRES (ajout 2011)

C’est en 1539 que le français fut imposé par l’ordonnance de Villers-Cotterêts (sous le règne de François 1°).

En 1564, Charles IX, en présence de sa mère Catherine de Médicis, signa au château de Roussillon (38) un édit désignant le 1° janvier comme premier jour de l’année pour l’ensemble du Royaume. Jusqu’alors, chaque région fixait cette date à sa convenance.

C’est en 1582 que l’on adopta le calendrier grégorien en passant en une nuit du 4 au 15 octobre.

Les poids et mesures, dont le système métrique, furent bien évidemment unifiés au moment de la Révolution.
 
Changements tous aussi importants que celui du passage du franc à l’euro en 2002!!!

 



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